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Les disciples voient la gloire de Jésus (Luc 8.22-25)

Notre texte du jour se trouve dans Luc 8, du verset 22 au verset 25.

Vous souvenez-vous de la période ou des périodes ou vous avez été dans un profond désespoir ?

Moi en général, j’ai des éléments qui sont comme des marqueurs des périodes que j’ai vécues. J’ai vécu une période qui était très éprouvante pour moi. Et le marqueur de cette période-là, c’était les cerises. Pour moi la cerise c’est le deuxième meilleur fruit juste après l’ananas.

Mais il se trouve que durant l’été 2014, je n’ai pas mangé de cerise, ou au maximum une dizaine. En fait, de Septembre 2013 à Septembre 2014 – la première année après ma remise de diplôme – j’étais sans emploi, et j’ai connu quelques difficultés notamment financières, du coup je n’ai pas pu acheter des cerises parce que ça coûte cher (10€ le kilo). Ce n’est pas tant le fait de ne pas avoir mangé des cerises, mais c’est toute la difficulté qu’il y avait autour de cette période.

En fait, j’étais étudiant étranger. Et pour pouvoir prolonger mon permis de séjour en France, j’avais besoin de trouver un travail. Et je pense qu’à un moment j’étais dans un état de désespoir, parce que je voyais que mon titre de séjour expirait bientôt et que je ne trouvais pas de travail. Je commençais à me résigner à devoir rentrer au Cameroun (c’est arrivé à quelques étudiants qui étaient venus comme moi étudier en France).

Jusques là j’étais convaincu que c’est Dieu qui m’avait permis d’être admis dans mon école, de venir en France et d’être diplômé. Mais quand je voyais que je ne trouvais pas de travail et que mon titre de séjour allait bientôt expirer, je me disais des fois : « pourquoi Seigneur ? Pourquoi m’avoir conduit jusques là ? ».

Et je pense que ça peut arriver à plusieurs d’entre nous, d’arriver au point où on est désespéré de voir Dieu agir, parce qu’on est pressé jusqu’à l’extrême par une situation éprouvante, et on pense que Dieu nous a laissé tomber, ou alors n’agit plus favorablement à notre égard.

Dans le texte qui est devant nous, Luc raconte un épisode où les disciples se sont trouvés dans une telle situation. Il raconte que Jésus s’est endormi pendant qu’ils se déplaçaient en bateau, comment les disciples étaient paniqués et désespérés devant le tourbillon qu’ils ont rencontré, et enfin l’intervention du Seigneur pour les délivrer.

Regardons d’abord comment Jésus était endormi, et la réaction de Ses disciples devant le danger. En deuxième partie nous verrons la délivrance du Seigneur.

L’assoupissement de Jésus et le désespoir des disciples (Luc 8 v 22 – 24a).

V 22-24a :

22 Un jour, Jésus monta dans une barque avec ses disciples. Il leur dit : « Passons sur l’autre rive du lac. » Et ils partirent. 23 Pendant qu’ils naviguaient, Jésus s’endormit. Un tourbillon s’abattit sur le lac, la barque se remplissait d’eau et ils étaient en danger. 24 Ils s’approchèrent et le réveillèrent en disant : « Maître, maître, nous allons mourir… » 

Luc ne nous dit pas à quel moment précis les évènements se déroulent. Il nous dit juste : « un jour, Jésus monta dans une barque… ». 

Comme on l’a souvent vu dans Luc, le Seigneur se déplace d’un endroit à l’autre pour annoncer l’évangile. Il s’agit ici peut-être d’un de ces déplacements.

Ils se trouvent probablement sur la mer de Galilée, on le sait à cause de leur destination. Ils abordent à Gadara (une ville de la province appelée Décapole). Et la Décapole et Galilée étaient séparées par la mer de Galilée.

Pendant qu’ils naviguent Jésus tombe dans un profond sommeil. 

Je crois que ce n’est pas un sommeil programmé, où Jésus s’est dit : « tant mieux on fait un petit déplacement en bateau je vais en profiter pour faire la sieste. ». Je pense plutôt que Jésus est juste dans le bateau avec Ses disciples, et qu’il essaie de rester avec eux, mais Il est rattrapé par la fatigue au point il s’endort malgré Lui, et il ne fait pas que somnoler… Il tombe dans un TRES profond sommeil. 

Je ne sais pas si ça vous est déjà arrivé. C’est comme quand tu rentres d’une fête, ou d’un séjour fatiguant et que tu es en voiture avec d’autres. Vous discutez, et à un moment tu piques une ou deux fois du nez et tu te rattrapes et tu essaies de rester au contrôle de toi-même ; mais ensuite sans que tu saches trop comment tu te réveilles une heure plus tard.

C’est probablement ce qui arrive au Seigneur Jésus ici.

En général quand on se trouve dans cette posture, ce n’est pas une posture dont on est fier. Si quelqu’un nous prenait en photo dans cette posture, ce n’est pas cette photo qu’on publierait sur Facebook.

Ce passage est l’une des preuves que les disciples qui ont écrit les évangiles n’étaient pas des gens de mauvaise foi, mais bien au contraire des gens honnêtes. Ils n’essaient pas de peindre Jésus sous son meilleur jour. Ils racontent juste les faits qui se sont produits. Des fois, on peut même se demander s’ils essaient de faire le contraire. Réfléchissons : si on a envie de convaincre des gens que Jésus est le Seigneur de l’univers, on ne raconte pas aux gens qu’Il a piqué du nez et qu’il s’est ensuite endormi parce qu’il était KO de fatigue. 

Mais les auteurs des évangiles et Luc en particulier ici, n’essaient pas de nous montrer un Jésus glorieux à la manière des hommes. Ils essaient de nous montrer que le Dieu tout-puissant, créateur de l’univers s’est trouvé dans cette posture parce qu’Il a choisi un jour d’endosser complètement la condition de Sa créature.

L’Evangile c’est que Jésus, qui est Dieu le Fils, qui recevait en permanence la louange et l’adoration des anges ; qui a créé tout l’univers ; qui dit une seule parole et chaque particule de l’univers s’exécute… Ce Jésus a renoncé un moment à toute Sa gloire, Il s’est fait homme, Il s’est entièrement uni à la race humaine et il a participé à sa faiblesse qu’Il ne connaissait pas avant ; et ce afin de vivre pour les hommes. Maintenant qu’il a vécu pour les hommes, Il peut être le représentant des hommes devant Dieu et les rendre tous irréprochables vis-à-vis de la loi de Dieu. Il inverse ainsi l’œuvre d’Adam dans le jardin d’Eden, qui était à ce moment le représentant de tous les hommes devant Dieu ; il les a tous rendus condamnables à cause de son péché.

Ce texte encore nous parle de la Gloire et de la grandeur de Jésus, qui a accepté de s’abaisser au plus bas pour le salut de Ses créatures.

Pendant que le Seigneur dort, il est dit qu’un tourbillon s’abat sur le lac. Il est si fort que le bateau commence à couler. C’est dit au verset 23 : 

« Un tourbillon s’abattit sur le lac, la barque se remplissait d’eau et ils étaient en danger. 24Ils s’approchèrent et le réveillèrent en disant : « Maître, maître, nous allons mourir. » Il se réveilla et menaça le vent et les flots. Ceux-ci s’apaisèrent et il y eut un calme plat. 25Puis il leur dit : « Où est votre foi ? »

Je me souviens d’une fois où j’ai vraiment eu peur en avion. C’était un vol de courte durée en Europe. C’était à l’époque où il y avait un climat d’anxiété dans les aéroports. J’avais pris un avion qui était rempli de jeunes adolescents qui faisaient probablement une sortie d’école. Pendant qu’on était dans les airs, je pense que la météo n’était pas bonne ce jour-là. Déjà on était censé atterrir à Orly, mais on nous avait annoncé qu’on atterrirait plutôt à Charles de Gaulles. Ensuite on a traversé une zone de turbulence. Tous les ados qui étaient dans l’avion se sont mis à crier de peur. Moi je lisais. J’ai tout de suite fermé mon livre. Et j’ai prié. En général je commence mes prières par les remerciements, et les généralités (souvent je le pense). Mais là ma prière c’était juste : « Seigneur s’il te plaît, sauves-moi ».

Personnellement, je peux comprendre la réaction des disciples. Quand la nature est déchainée, il n’y a rien qu’on puisse faire. On a tous peur de ce qu’on ne connaît pas et qu’on ne peut pas maîtriser.

Mais en lisant ceci on peut se dire : « Mais pourquoi le Seigneur leur reproche leur manque de foi ? C’est normal d’être effrayé si ton bateau se met à couler. »

La réponse se trouve probablement dans leur manière d’exprimer leur crainte. Ils disent en gros au Seigneur « Maitre nous allons mourir » (et toi avec nous).

On a déjà vu dans les évangiles le Seigneur venir à l’aide à des gens qui étaient en détresse, et qui exprimaient leur besoin au Seigneur. Le problème ici c’est que le cri des disciples n’est pas juste un appel à l’aide, mais un cri d’angoisse mêlé de plainte et de désespoir.

Mais Le Seigneur après leur avoir reproché leur manque de foi, réagit. Et Sa réaction va profondément marquer les disciples.

Les disciples voient la gloire de Jésus (Luc 8 v 24b – 25)

V 24b-25 :

24b Il se réveilla et menaça le vent et les flots. Ceux-ci s’apaisèrent et il y eut un calme plat. 25 Puis il leur dit : « Où est votre foi ? » Saisis de frayeur et d’étonnement, ils se dirent les uns aux autres : « Qui est donc cet homme ? Il donne des ordres même au vent et à l’eau, et ils lui obéissent ! »

Les disciples sont très affolés. Une fois j’ai vu un ami qui apprenait à nager, il devait faire 1m85 et il était costaud ! juste que pendant qu’il apprenait un jour il a bu la tasse (il a failli se noyer), et il a commencé à paniquer. Et donc il a commencé à faire des mouvements très violents pour se sortir de là, sans se passer le mot on s’est tous écarté. On avait tous compris qu’il ne fallait pas traîner à côté de lui, de peur d’être entraîné et de mourir avant lui. L’instinct de survie est très puissant chez l’homme, en particulier chez un homme qui est sur le point de se noyer. 

C’est probablement cet instinct qui habite les disciples en ce moment. Ils s’approchent du Seigneur et probablement ils le secouent tellement fort que le Seigneur se réveille. Remarquez que même le tourbillon n’avait pas réussi à réveiller le Seigneur…

Le Seigneur se réveille.

Si l’assoupissement du Seigneur montrait Son humanité. Le réveil et la réaction du Seigneur à Son réveil montre rappelle Sa divinité et montre Sa gloire à Ses disciples.

La fin du verset 24 dit : « Il se réveilla et menaça le vent et les flots. Ceux-ci s’apaisèrent et il y eut un calme plat »

On l’avait déjà vu, mais encore une fois en nous rapportant cet épisode Luc montre pourquoi on appelle Jésus Seigneur. C’est parce qu’il est le maître de l’univers… Il a une autorité totale et absolue sur tout ce qui se trouve dans l’univers.

Ensuite, Luc nous rapporte la réaction des disciples, à la fin du verset 25 : « Saisis de frayeur et d’étonnement, ils se dirent les uns aux autres : « Qui est donc cet homme ? Il donne des ordres même au vent et à l’eau, et ils lui obéissent ! » ».

Les disciples réalisent qu’ils ne mesuraient pas assez l’étendu du pouvoir de Jésus… Et ils sont morts de peur, Luc nous dit qu’ils sont « saisis de frayeur ».

Ils pensaient qu’ils allaient mourir parce que la puissance des eaux était et du vent était trop grande et incontrôlable. Mais maintenant, ils réalisent que Jésus a une puissance qui est supérieure à la puissance des eaux et du vent… Et ils sont terrifiés. Imaginez-vous qu’on donnait tout ce pouvoir à un homme politique avare de pouvoir ? ou alors juste à simple homme impulsif et colérique ? ça ferait peur de penser que n’importe quel autre homme à une telle force, supérieur à celle du vent et des eaux.

Mais la réaction des disciples est juste la réaction d’êtres humains normaux qui font face à la vision du divin.

Avant eux d’autres hommes avaient déjà fait l’expérience de voir la manifestation de Dieu à proximité.

Esaïe, écrit lorsque Dieu vient l’introniser dans sa fonction de prophète et qu’il a une vision de la gloire de Dieu. Esaïe 6 v 5 :

« Malheur à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures, j’habite au milieu d’un peuple aux lèvres impures et mes yeux ont vu le roi, l’Eternel, le maître de l’univers ! »

Daniel, décrit une manifestation qu’il a d’un être céleste. Daniel 10 v 5 – 9 :

« 5 J’ai levé les yeux et j’ai vu un homme habillé de lin. Il avait autour de la taille une ceinture en or d’Uphaz. 6 Son corps était comme de chrysolithe, son visage brillait comme l’éclair, ses yeux étaient pareils à des flammes de feu, ses bras et ses pieds ressemblaient à du bronze poli et le son de sa voix était pareil au bruit d’une grande foule.7 Moi, Daniel, j’ai été le seul à voir cette apparition : les hommes qui étaient avec moi ne l’ont pas vue, mais une grande frayeur s’est emparée d’eux et ils ont pris la fuite pour se cacher. 8 Resté seul, j’ai vu cette grande apparition et me suis retrouvé sans force. Mes traits se sont décomposés et j’ai perdu toute force… »

Daniel raconte comment il était terrifié… La présence de l’être divin était telle que même ceux qui ne l’ont pas vu étaient terrifiés juste à cause de la présence.

Dans les arts martiaux, il y a ce que certains maîtres appellent l’« étiquette », pour parler d’une sorte de présence et de force de caractère qui force le respect de l’adversaire et l’intimide. Cette étiquette se développe par beaucoup de discipline notamment et en grandissant dans la maîtrise de l’art… Peu importe votre charisme, ou votre étiquette, si Dieu se présentait devant vous, vous fondriez comme une mauviette et vous serez terrifiés dans Sa présence. 

Plus loin, Daniel raconte que cet être céleste a dû le fortifier miraculeusement pour qu’ils puissent continuer la conversation.

La Bible nous dit qu’on entrera au Paradis avec des corps glorifiés. Nos corps seront miraculeusement changés et transformés. Dans la doctrine chrétienne on sait que ceci nous donnera la faculté de ne plus pécher. Mais considérons aussi sans cela, il nous serait impossible de supporter la pleine présence de Dieu.

Comme Dieu disait lui-même à Moïse, « aucun homme ne peut voir Dieu et vivre ».

Jésus c’est l’« image visible du Dieu invisible ». En Jésus Dieu nous donne de pouvoir le voir voilé dans un corps humain. Mais de temps en temps Jésus révélait Sa gloire. Et dans ce cas-ci, les disciples sont terrifiés.

APPLICATIONS :

  • Voir la gloire de Dieu aujourd’hui ? Comment ? Quel impact ?

L’impact : Je vous suggère que le fait de voir la gloire de Jésus et donc de Dieu a eu un impact sur les disciples qui a duré le reste de leur vie. 

Un témoignage de Jean, dans Jean 1 v 14 :

« Et la Parole s’est faite homme, elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité, et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père. » 

Au début de l’évangile de Jean, celui-ci rappelle que lui et les autres disciples ont vu la gloire du Fils de Dieu, et plus loin dans le nouveau testament dans sa lettre aux églises, Jean dit : dans 1 Jean 1v1 « ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché concernant la parole de la vie, nous vous l’annonçons. »

Ici Jean dit, nous avons vu de nos yeux la gloire de Dieu, nos mains l’ont touché… Et maintenant nous l’annonçons. Je nous suggère que la vision de la gloire de Dieu est ce qui a permis aux disciples de demeurer aussi longtemps zélés pour l’annonce de l’évangile. Non seulement pour vivre eux-mêmes l’évangile jusqu’à la fin de leur vie mais aussi pour l’annoncer jusqu’à la fin de leur vie, au point de mourir pour l’évangile.

Quoi pour nous aujourd’hui ? 

Est-ce que ça arrive encore aujourd’hui que Dieu révèle Sa gloire comme il a pu le faire à certains hommes ? Oui ça arrive. On a des témoignages d’hommes vivant dans notre époque qui ont vécu la présence de Dieu de manière particulière, et que Dieu a appelé à des rôles bien particuliers dans l’annonce de l’évangile. Mais ça n’arrive peut-être pas tous les jours à tout le monde.

Mais pour nous tous, je nous laisse ce passage : Hébreux 12 v 14 :

« Recherchez la paix avec tous le la progression dans la sainteté : sans elle, personne ne verra le Seigneur. »

Je nous suggère que la sainteté permet de voir plus clairement la personne du Seigneur.

Si tu as un petit zèle pour le Seigneur Jésus, et une petite passion pour Lui, c’est parce que tu en sais très peu sur Lui, ou rien du tout. Ceux qui ont un zèle pour le Seigneur c’est ceux qui ont grande vision du Seigneur. Or Hébreux 12 v 14 nous enseigne que personne ne peut avoir une vraie vision du Seigneur, personne ne peut avoir une perception correcte du Seigneur sans la sainteté.

La sainteté c’est le fait de ne pas être mêlé au monde. Il y a deux semaines Jason nous enseignait sur la parabole des terres. La graine de la Parole de Dieu ne germe pas dans certaines terres, parce les épines l’étouffent. La sainteté c’est d’avoir un cœur qui accepte la Parole de Dieu et dans lequel la poursuite des richesses, les soucis, les plaisirs ne viennent pas l’étouffer. 

Je pense qu’il convient que ce soit chacun avec sa conscience qui examine ce qui est susceptible de freiner la progression de la Parole de Dieu dans son cœur et au final de freiner Sa Sainteté et la possibilité de voir Dieu.

  • Jésus le secours dans le désespoir.

La réaction des disciples ressemble plus à la réaction du peuple d’Israël (« nous mourrons ici dans ce désert, il fallait nous laisser en Egypte »). 

Il y a une place pour exprimer nos besoins à Dieu, mais ce n’est pas ce que les disciples font. Ils se plaignent. Ce n’est pas un cri : « Seigneur aide nous » ; c’est plutôt un cri « Seigneur nous sommes fichus (y compris toi) », qui exprime une incrédulité sur la capacité même du Seigneur à remédier à la situation.

« Si tu crois tu verras la gloire de Dieu. » J’ai un ami qui est pasteur - implanteur. C’est l’une de ses phrases préférées. C’est l’une des choses que je l’ai souvent entendu dire.

Et je veux parler à ceux qui peut-être passent par une situation frustrante pour eux et qu’ils trouvent trop longue. Dans la tranche d’âge que nous avons ici à l’église, je me dis que les personnes qui connaissent un tel état c’est peut-être :

  • Sur le plan familial : à cause de l’attente d’un conjoint ; dans le cas des couples à cause de l’attente d’un enfant, je n’ai pas une très longue expérience de la vie mais je crois comprendre que dans certains cas c’est une épreuve difficile pour certains couples.
  • Sur le plan professionnel : recherche d’un emploi etc. 
  • De manière générale en tant qu’humain on est fait pour passer à l’étape d’après (c’est peut-être ça que Dieu a inscrit dans nos gênes lorsqu’il a créé l’homme et qu’Il a institué que l’homme devait « cultiver et garder » en d’autres termes on est fait pour prendre soin des choses qu’on a mais aussi les faire évoluer. L’étudiant veut être diplômé, le jeune diplômé veut trouver un travail, le jeune travailleur veut grandir en séniorité etc.

Et il peut arriver quelques fois que l’on trouve l’attente trop longue, et que cela nous plonge dans une tristesse ; et on désespère de voir Dieu agir. Je n’ai pas de solution miracle, je peux seulement nous encourager avec l’aide de la Parole de Dieu, mais je crois que l’encouragement de la Parole de Dieu est plus que suffisant s’il parvient jusqu’à notre âme… Je prie que votre âme soit fortifiée pour continuer d’espérer en Dieu. Je prie pour que l’expression du fond de vous-même ne soit pas une expression d’incrédulité : du type « Dieu je péris, qu’est-ce que tu fais ? », mais que l’expression du fond de vous-même soit une expression de foi : « Seigneur aide moi, Seigneur pourvoit ».

Je ne sais pas pourquoi Dieu fait que certaines personnes sont éprouvées par l’attente plus que d’autres. Par exemple, je ne sais pas pourquoi certains se marient à 22 ans et d’autres 30 voire plus tard, voire jamais alors qu’elles l’auraient souhaité. Je ne sais pas pourquoi certains n’ont jamais connu le chômage (ont trouvé un travail immédiatement après le travail), et d’autres y sont restés longtemps.

De ma petite expérience du chômage. J’ai été au chômage pendant un an, et j’étais diplômé d’une école où les personnes trouvaient un travail relativement rapidement. Donc, je voyais tous mes promotionnaires autour de moi trouver un travail, et entre guillemets « avancer dans la vie ». Mais moi je restais au chômage. J’étais venu du Cameroun en France pour mes études. Et je venais dans cette école en particulier parce que je pensais trouver un travail rapidement, gagner de l’argent et soutenir ma famille. Donc, j’arrivais à un point où la validité de mon titre de séjour allait bientôt expirer, et il y a quelques fois où j’ai désespéré de trouver un travail. Dieu dans Sa grâce m’a fait trouver un travail quelques mois avant l’expiration de mon titre de séjour. J’ai donc pu le renouveler.

Quand je regarde en arrière, je ne pense pas que Dieu préparait la bonne opportunité pendant tout ce temps, mais je pense surtout que Dieu me préparait moi au travail d’une part, et d’autre part je pense que Dieu s’est servi de cette épreuve (qu’Il a Lui-même créée) afin de me faire Le connaître un peu plus.

  • D’abord Dieu me préparait moi. Je pense que je n’étais pas prêt à travailler lorsque j’étais diplômé. Depuis que je suis jeune j’ai souvent eu un problème avec la hiérarchie. Et pendant mon année de chômage j’ai dû apprendre la soumission à l’autorité à l’église. J’ai été discipliné par les anciens de mon église de l’époque, parce que j’avais mal agi. Dieu merci ça s’est bien terminé, j’ai accepté leur sanction, et finalement ils l’ont levée. Mais ça m’a marqué à vie. J’ai commencé mon premier emploi dans une société très marquée par la hiérarchie. Et c’était une grâce pour moi de l’avoir apprise avant. 

Et puis tout simplement je savoure mieux mon travail. Je réalise que c’est une grâce de Dieu, c’est véritablement un don de Dieu. Déjà à cause du salaire (devant mes premiers salaires, j’étais reconnaissant presque jusqu’aux larmes… j’ai passé des journées, en étant affamé pendant cette période). On a tous nos marqueurs. Moi c’est mon marqueur pour cette période c’était les cerises. Cette année-là je ne pense pas avoir mangé de cerise, alors que c’est le fruit que je préfère après l’ananas. Le problème c’est que ça coûte 10€ le kilo. Aujourd’hui chaque été je me souviens que c’est une grâce de Dieu de pouvoir manger des cerises en été. 

Je savoure également le travail, parce que le travail c’est quelque chose de gratifiant. Plus tu travailles et plus tu maîtrise ce que tu fais, plus tu te sens valorisé.  

De la même manière, je pense que Dieu de manière générale nous prépare dans l’ombre. C’est comme si Dieu prend exactement le temps qu’il faut pour que les choses soient formées dans l’ombre avant de les faire voir au grand jour. 

Les choses auxquelles nous aspirons, ou les rôles auxquels nous aspirons mettent du temps à se réaliser peut-être parce que Dieu nous y prépare. Le temps qui s’écoule entre notre prière et le jour où nous verrons ce que nous avons demandé, nous ne devons pas le meubler avec des plaintes, mais peut-être c’est le temps de réfléchir à ce que nous demandons. Qu’est-ce que ça implique ? Comment Dieu (la Bible) demande de gérer cette chose ? Comment Dieu (la Bible) demande d’assumer ce rôle ?

Après cette épreuve m’a fait connaître Dieu un peu plus : d’abord parce que c’est la période de ma vie où j’ai lu le plus d’ouvrage sur la théologie, et que j’ai passé le plus de temps dans la prière, et mes prières c’étaient juste le fruit de ce que je lisais et que je découvrais sur Dieu. Ensuite, j’aurai du mal à l’expliquer très clairement.

Mais il me semble que le fait d’être dans un état de faiblesse permet à un homme de mieux expérimenter Dieu. La Bible définit Dieu comme LE SAUVEUR DE TOUS LES HOMMES. Tu ne peux savourer l’être de Dieu en tant que Sauveur (et donc Dieu tel qu’Il est) que lorsque que tu savoures Son secours. Et les personnes qui ont besoin de secours c’est les personnes qui sont dans un état de manque, qui ressentent leur faiblesse. Dans ces moments, ton attention est plus portée sur Dieu parce que tu t’attends à Lui. Et quand Dieu agit, tu ne peux pas attribuer la grâce de Dieu au hasard, tu sais que ça ne va pas de soi. Tu sais que Dieu a personnellement intervenu en ta faveur. Dieu s’est personnellement rapproché de toi… Et expérimenter ça c’est un pur bonheur, si ce n’est LE bonheur.

Ecoutez ce que Job dit, au moment où il est passé par l’épreuve, il a tout perdu et que Dieu se révèle à lui et lui répond enfin… dans Job 42 v 5 : « Mon oreille avait entendu parler de toi, mais maintenant mon œil t’a vu. »

Dieu écoute certainement les prières… Dieu exauce certainement les prières. Mais peut être le temps d’attente c’est le temps que Dieu te prépare toi pour le rôle auquel tu aspires, ou pour la chose que tu désires. Ou alors peut être que Dieu se sert de cette épreuve pour que tu l’expérimentes mieux, pour que tu le connaisses mieux. 

Ma prière pour vous, c’est que votre âme soit fortifiée, et qu’il n’y ait pas d’incrédulité en vous, mais plutôt la confiance en Dieu. Considérez que Jésus le mettre de l’univers, le Seigneur des anges a quitté Sa gloire, s’est mis lui-même dans un état de profonde faiblesse. Au point où, il lui arrivait d’être exténué… Il a fait tout ça pour vous, pour nous parce qu’Il nous aimait. S’il nous a donné Sa vie de cette manière, il est certainement préoccupé par ce qui nous préoccupe. Et il s’en charge certainement.

Je prie que votre foi en Lui soit fortifiée. Comme Jésus disait à Marthe, la sœur de Lazare qui était mort avant de le ressusciter, dans Jean 11 v 40 : « […] si tu crois, tu verras la gloire de Dieu […] »

Et j’espère que cette Parole de Jésus atteint jusqu’à votre cœur, et que vous entendiez Jésus vous dire : « Si tu crois, tu verras Ma gloire ».